Histoire foutrique #1 - Version TazMamadou et l'autel sacrificielIl était une fois, dans un pays lointain, mais pas trop, un jeune homme nommé Mamadou M’bala. Il devait se rendre chez le vieillard du village. Ce vieil ermite vivait à l’écart des hommes. Mamadou emprunta le chemin jalonné de carcasses d’éléphants et d’ossements d’australopithèques. Mais, ce que ne voyait pas Mamadou, c’est qu’on le suivait de loin. Arrivé chez le vieillard, il tira la chevillette et la bobinette chut. Mamadou entra et rejoignit le vieux sage dans sa salle secrète... Le vieillard était autour de sa table sacrée, et préparait une mixture à l’odeur putride. Il avait recouvert son nez d’un étrange bout de tissu, afin de ne pas sentir l’odeur. En s’approchant, Mamadou constata que ce cache-nez providentiel était en fait un cache-sexe. Le vieillard, qui avait l’oreille très fine (on l’appelait d’ailleurs "Oreilles de Lynx"), entendit le ballottement des couilles de Mamadou, et reconnut le shlap-shlap caractéristique de ce bruit chez Mamadou. Sans se retourner, il lui dit : - Bienvenue Mamadou. Je savais que tu viendrais. Mamadou lui demanda pourquoi il était là. - Tu es là car j'ai une mission à te confier. Tu dois t'enfoncer dans la jungle et trouver l'autel sacrificiel, où tu sacrifieras un lionceau. Mamadou ne contesta pas l'ordre du vieillard et s'enfonça dans la jungle. Et il marcha longtemps, très longtemps, sous les cris inquiétants des ouistitis et sous les paroles des aras qui vivaient ici et répétaient: - Non, excuse-moi, je te laisse, je suis au téléphone. Certainement avaient-ils entendu la jeune Jennifer, touriste française disparue il y a maintenant deux ans dans la jungle, alors qu'elle avait repoussé son ami venu avec elle. Mais bon, ceci est une autre histoire, ne nous écartons pas du sujet... Il marcha longtemps, disais-je, avant d'enfin trouver l'autel sacrificiel. Un lionceau était allongé sur le dos, à droite de l'autel, certainement drogué. A gauche était disposé un plein panier de cotons-tiges. Sur ce panier était écrit : "UN SEUL DE CES OBJETS EST MAGIQUE". Mais Mamadou n'avait cure de ces vieilles écritures. Il sortit son couteau de la poche arrière de son pagne et le brandit au-dessus de la gorge du lionceau. Au moment où il l'abaissait, un puissant vrombissement se fit entendre. Et d'entre les arbres jaillit une moto rouge qui s'arrêta à un centimètre de Mamadou. Freinage tardif, s'il en est. L'homme descendit de sa moto et hurla d'une voix anormalement aiguë : - Non ! Ne fais pas ça ! Mamadou arrêta son mouvement, et l'homme au casque souleva la pierre qui recouvrait l'autel. Dans celui-ci se trouvait le vieux sorcier, prêt à avaler le sang du lionceau... - Ah... Mamadou, dit-il. Qu'était ce bruit assourdissant? On aurait dit un Boeing 747. Et là, Mamadou comprit. Il se jeta en arrière, juste au moment où "Oreilles de Lynx" brandissait sa baguette. Un jet de lumière jaillit et se dirigea à toute allure vers l'homme à la moto. Mamadou se jeta sur le bol de cotons-tiges et en lança une poignée sur le jet de lumière. Miracle ! L'impensable se produisit et le coton-tige magique repoussa le sort, qui atteignit le vieillard en plein cœur. Mamadou et son nouvel ami étaient sauvés. L'homme à la moto enleva son casque. Stupeur ! C'était la jeune Jennifer que tous croyaient morte. Selon le vieil adage, un homme qui sauve la vie à une femme doit l'épouser. Il se trouvait que Jennifer était moche, mais, dans le lit nuptial, Mamadou découvrit avec joie que c'était une cochonne. |